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Des chiens détecteurs pour sauver deux des plus beaux oiseaux de Polynésie française: les Loris de Rimatara et de Ua Huka.

Seules deux des 67 îles habitées de Polynésie française sont encore indemnes de rats noirs : Ua Huka (aux Marquises) et Rimatara (aux Australes).

Leur colonisation par cette espèce de rat causerait l’extinction de l’unique population présente en Polynésie française du ‘ura ou Lori de Kuhl (Vini kuhlii) sur Rimatara …

Lori de Kuhl (Photo Jean-Paul Mutz) (2)red

et du pihiti ou Lori ultramarin (Vini ultramarina), désormais présent sur Ua Huka et nulle part ailleurs au monde après sa disparition récente de 5 îles des Marquises à cause du rat noir.

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Le rat noir détruit aussi les cultures et est vecteur de la leptospirose.

 

Des acteurs locaux impliqués

Depuis trois ans, la SOP Manu et deux associations locales, Rima’ura et Vaiku’a i te manu o Ua Huka, gèrent un programme de prévention qui comprend :

  • La pose régulière de tapettes pour vérifier que ces îles sont toujours indemnes ;
  • L’entretien de 30 stations de dératisation autour des quais et de l’aéroport pour éviter toute invasion ;
  • L’inspection des marchandises importées sur l’île.

Les goélettes Aranui III, Taporo IX et le Tuhaa Pae IV, l’huilerie de Tahiti, le Port Autonome de Papeete et les transporteurs Air Tahiti et Air Archipels sont partenaires de cette biosécurité.

 

Les deux chiens dressés pour la Polynésie française

Fin août 2015, deux chiens capables de détecter les rats, comme ceux utilisés pour la recherche de drogue dans les aéroports, seront affectés sur ces îles pour rendre l’inspection des marchandises fiable à 100 %.

Dora, protectrice des Loris

Dora, chien de race Terrier

Whisky, protecteur des Loris

Whisky, chien de race Parson Russell Terrier

 

Les deux chiens sont stérilisés, ils pèsent 7 kg chacun. Leurs vaccins et vermifugations sont à jour ! Ils sont identifiés par une puce électronique.

 

PLUS D’INFOS

Un chien de détection est un chien spécialement dressé pour signaler la présence de différentes matières (explosifs, armes, produits stupéfiants ou inflammables), personnes (prisonnières de décombres ou d’avalanches, personnes disparues…) ou animaux nuisibles (rats ou lapins en particulier, comme en Nouvelle-Zélande).

Si les races les plus communes dans le genre « travail policier » sont des chiens de chasse (comme le labrador) ou des chiens de berger (comme le malinois ou le berger allemand), ceux utilisés par le DOC (Department of Conservation) de Nouvelle-Zélande pour la détection de rats ou autres sont des chiens de type ratier (voir les photos ci-dessus).

Les chiens détecteurs que la SOP Manu fait venir sur Rimatara et Ua Huka ont été dressés par un dresseur expérimenté, Mr Guus KNOPERS, qui fournit régulièrement le DOC de Nouvelle-Zélande en chien détecteur de rat.

 

Guus Knopers

Guus Knopers, expert en dressage de chien

Leurs deux soigneurs sur les iles, Hinapootu SULPICE sur Ua Huka et Tiraha MOOROA sur Rimatara, vont bénéficier d’une formation d’une semaine chacun avec le dresseur afin d’apprendre à travailler et vivre avec leur chien.

Le dressage des chiens de détection repose toujours sur deux principes: d’une part faire plaisir à son maitre et d’autre part, jouer.

De ce fait, le chien ne « travaille jamais », il joue !

La relation entre le maitre et le chien est donc très importante, chacun doit pouvoir compter sur l’autre.

 

Arrivée des chiens dans les iles

A cette occasion, et cela dans chaque ile:

– Les chiens seront présentés aux écoliers et une démonstration de la recherche de rat se fera devant les écoliers.

Ce sera aussi une occasion de distribuer des flyers Biosécurité et de sensibiliser les enfants de l’ile à cette problématique.

– Des panneaux incitant les gens à respecter la biosécurité de ces îles et préparés avec les enfants, seront inaugurés sur les quais et les aéroports.

Les panneaux incluent les superbes dessins des élèves gagnants des concours organisés sur chaque ile en juin 2015 avec les instituteurs.

 

La SOP tient à remercier les financeurs de ce programme : l’Etat français, la DIREN, les Communes de Rimatara et de Ua Huka, BirdLife International via la Fondation Prince Bernhard Nature Fund, PII, le fonds Te Me UM et deux sponsors locaux, Air Tahiti et Vini.

 

 

Contact et informations : Caroline Blanvillain (87 75 80 57)