Programme de conservation du Monarque de Fatu Hiva, ou ‘oma’o ke’eke’e (Pomarea whitneyi)

Une espèce dont l’extinction a été évitée mais dont la situation est toujours critique

A Fatu Hiva, la situation du monarque endémique de cette île est extrêmement critique avec moins  de 20 adultes en 2021 et seulement 4 couples reproducteurs. Cette espèce est devenue rare suite à l’introduction du Rat noir dans l’île à la fin des années 80. De commune dans l’île, la population a chuté à 270 individus estimés en 2007, puis la diminution s’est accélérée avec la mort des adultes les plus vieux. Un programme de conservation a été mis en place en 2008 par la SOP MANU sur la dizaine de couples restants, mais en fait seuls 2 étaient encore fertiles. Par la suite, les chats harets très abondants sur l’île ont eu un impact trop important sur les juvéniles qui sortaient des nids. Bien que les monarques produisent seulement un petit par nid, la protection contre les rats grâce à des centaines de stations de dératisation a permis l’envol de 70 juvéniles en 12 ans, mais très peu atteignent l’âge adulte. Le taux de recrutement de la population ne permet toujours pas d’augmenter la population. La lutte contre les chats harets est actuellement gérée 7j/7 sur 600 ha, par notre formidable équipe de 3 marquisiens et la population féline est surveillée par plus de 80 caméras de surveillance. Dans les villages, des sessions de stérilisation gratuite des chats domestiques sont également menées depuis 2012. Enfin, des opérations pour réduire les rats dans les cocoteraies présentes à l’aval des monarques a débuté en 2020, également au bénéfice des copraculteurs.

La survie des juvéniles, clé du problème

La prédation des juvéniles après émancipation qui ont émigré vers des zones non protégées des prédateurs est l’hypothèse actuelle. Ils sont tellement naïfs et curieux qu’ils sont très vulnérables à la prédation par les chats, qui présentent une densité très importante sur cette île (liée à une abondance très élevée de rats). De plus, tous les jeunes adultes qui ont été bagués récemment sont tous des mâles et confirment l’hypothèse que les jeunes femelles se dispersent plus loin que les mâles, comme chez de nombreux passereaux. Cette découverte est un coup dur car l’espèce ne pourra pas être sauvée sans femelles… Une meilleure compréhension de la dispersion des jeunes oiseaux a débuté en 2020 par des tests de pose de caméras automatiques avec des leurres, ce dispositif a montré sa capacité à détecter des jeunes dans l’aire de distribution actuelle. Reste maintenant à déployer les caméras en périphérie de cette aire pour tenter de détecter les éventuels jeunes qui s’y trouvent. Un suivi avec des émetteurs est également prévu en 2022. Enfin, plusieurs jeunes monarques ont été trouvés morts au sol sans trace de prédation et il est urgent d’explorer les raisons de ces décès.

Février 2023 : Actions de lutte contre l'impact de la malaria aviaire

  • Action 1 : Réduire les moustiques sous les nids
  • Action 2 : Favoriser la résistance des jeunes Monarques
  • Action 3 : le Projet d’élevage en captivité

 

Que pouvez-vous faire ?

Cette espèce, qui est probablement l’espèce la plus menacée de France et d’Outre-mer a besoin du soutien de tous, elle peut s’éteindre à tout moment si les efforts ne sont pas augmentés dès 2021. L’équipe sur place fait un travail formidable malgré des conditions de terrain difficile, et il faut payer chaque mois ces personnes. Merci pour vos dons, ou contact d’entreprises qui seraient intéressées pour soutenir cet oiseau. Les oiseaux ont des bagues colorées et certains cherchent des parrains. Deux fois par an, les informations sur les activités de leurs protégés sont transmises aux parrains. Merci